Au chapitre des curiosités Tarbaises que le hasard met sur mon chemin et dont je suis friand en matière de photographie, j’ajouterai cette rencontre insolite dont je vous conte la petite histoire :
“La chaise perdue”.
Flânant l’objectif au vent, passant le pont de la Marne qui enjambe l’Adour(1) en direction de Séméac – que l’on me pardonne pour cette brève incursion en terres non Tarbaises – je débouche au coin de l’avenue lorsque sa présence au beau milieu du trottoir, image totalement incongrue, me saisit de surprise. Je porte immédiatement l’appareil à l’œil et déclenche : la truculente poésie de la rue avait encore frappé.
Dans une position fort peu adaptée à son usage premier et dans un endroit qui ne ressemblait nullement à celui dans lequel elle devait habituellement trôner, je tourne autour, jette un œil suspicieux au voisinage, m’interroge, et ne trouvant réponse à rien, photographie. Pourquoi et comment était-elle là, d’où venait-elle et quelle était sa destinée, toutes ces questions resteront à jamais un mystère.
Avait-elle été oubliée lors d’un déménagement, jetée d’un balcon à la suite d’une violente dispute, perdue par des cambrioleurs ayant chargé leur camion à la va-vite dans le secret de la nuit précédente, ou simple victime d’une blague potache d’étudiants alcoolisés, voire objet d’un pari à l’enjeu douteux.
La chaise disparut dans la journée emportée par je-ne-sais-qui pour en faire je-ne-sais-quoi.
Si son propriétaire la reconnait, qu’il n’hésite pas à mettre un commentaire pour nous dévoiler son histoire.
Ces petites scénettes sont les joies des rencontres insolites en photo de rue.
Rue du Dr Guinier, 17/06/23
(1) Dissertation philosophico-géographique : Ne vous êtes vous jamais demandé pourquoi ne pas l’avoir simplement nommé le pont de l’Adour, puisque c’est bien le fleuve qu’il surplombe, et non la Marne qui coule entre le Plateau de Langres et la Seine. Etonnant, non ? Je relève les copies dans 4 heures.
Olympus EM5 III + OM 20mm f1.4