“La frontière”
Charente-Maritime, 29/08/2017
OMD EM5 + Zuiko 12-40mm f2.8
“Selfie Doisnesque”…
C’est en déambulant dans les rues de Salamanque que je suis tombé sur cette affiche d’exposition consacrée à l’un de mes photographes favoris. La vitrine étant vide et le soleil aidant, je ne pouvais louper l’occasion d’un petit clin d’oeil à Doisneau dont j’adore le travail… Salamanque, Espagne, 20/05/2018
Bonjour à tous,
Pas un article photo pour une fois… 😉
Je rédige ce tutoriel suite aux discussion sur ce sujet sur le Forum Lumix : De l’utilité du 20mm f1.7
Pour ma part, le 20mm est au premier abord un objectif quasi parfait pour la photo de rue : sa focale n’est ni trop large ni trop serrée, sa petite taille en fait un outil très discret pour photographier en toute circonstance, et sa grande ouverture lui permet de s’en sortir en conditions trop sombres.
Mais GROS revers de la médaille de cet objectif, un AF à la ramasse et dont la lenteur est paradoxalement rédhibitoire pour la photo de rue, et un mode MF bien peu pratique…
Mes débuts avec lui on été difficile, je voyais un sujet, le temps de pointer et d’écraser le déclencheur pour faire la mise au point, la scène n’était plus là… Ou floue ! Combien ais-je ainsi raté de photos. La rue est exigeante, les situations brèves et il faut un appareil très réactif si l’on veut saisir “l’instant décisif”. Or le 20mm n’est vraiment pas réactif !
J’ai donc ensuite opté pour la mise au point manuelle.
Bien sûr, le déclenchement est alors immédiat puisque on “saute” l’étape de la mise au point par AF, mais… Là non plus ce n’est pas la panacée : la bague de mise au point ne comporte aucune indication, on ne sait donc pas du tout où l’on en est lorsque l’on travaille comme moi parfois sans viser, et trouver l’hyperfocale n’est vraiment pas simple. Mais aussi et surtout, l’objectif étant petit, les simples manipulations de l’appareil (le sortir de la sacoche, le régler…) ont vite fait de dérégler la bague de son point initial, et là encore ce sont des photos floues à la clef : si la scène voulue est cette fois saisie à l’instant parfait, la photo n’est pas au point…
Il me fallait donc trouver un moyen de désactiver l’AF ET la bague de map une fois l’objectif réglé à une distance de travail proche de l’hyperfocale, afin de réunir les deux conditions de rapidité et de netteté pour être sur et certain de capter l’image voulue.
La richesse des réglages Olympus, bien que critiquée, va nous être ici bien utile et permettre cette acrobatie.
Je vais vous expliquer comment régler votre boitier (du moins l’EM5 II mais je suppose que vous trouverez ces options sur les autres modèles) pour parvenir à ce résultat.
J’ai attribué ces réglages à un bouton du boitier, qui me permet de passer en mode “photo de rue” d’un seul coup d’index !
Cette astuce fonctionne pour d’autres objectifs (25, 17…) mais de préférence avec une focale fixe (le zoom pouvant faire perdre la mise au point réglée, toutefois c’est avec le 20 que les résultats sont les plus spectaculaires
On y va :
1- Sur votre Olympus préféré, cliquez le bouton menu, et rendez-vous au menu “A : AF/MF”, descendez à la rubrique “AEF AFL” :
2- Cliquez S-AF qui est en principe le mode par défaut de l’appareil :
3- Vous voyez ici le mode par défaut de fonctionnement (mode 1) : un appui à mi-course sur le déclencheur lance l’AF.
Nous allons le désactiver.
4- Pour cela, choisissez le mode 3 : C’est là que se situe tout le secret de l’astuce
Cliquez OK pour valider.
Nous n’en avons pour autant pas fini avec nos réglages pour créer notre mode “photo de rue”.
Il nous faut régler une vitesse et une ouverture par défaut.
Réglez votre appareil sur M (Manuel) par la molette dédiée :
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6- Réglez votre vitesse et votre ouverture.
Ici je choisis d’être au 1/800 ème pour figer l’instant et une ouverture de f6.3 pour assurer une profondeur de champ me permettant d’optimiser la zone nette de l’image.
7- Comme dans la plupart des cas je fais de la photo de rue par beau temps je ne me préoccupe pas des Isos qui deviennent la variable ajustable du “triangle d’exposition”, sachant qu’ils vont rester assez bas.
On plonge donc dans le menu E : Expo/Iso et on les règles sur “Auto”.
Si vous avez peur que cela monte trop haut, vous pouvez régler un plafond par ce menu.
8- Notre boitier est maintenant configuré en mode “photo de rue”.
Bien sur tout cela est lourd à gérer sur le terrain ! Nous allons donc tout enregistrer dans un préréglage que nous activerons à la demande par la touche “Fn3”.
Pour cela, cliquez le menu “Photo 1″/ Reinit/mon réglage :
9- Choisissez un numéro de réglage, ici ce sera le numéro 2. Cliquez enregistrer et OK.
Notre mode “photo de rue” est maintenant enregistré dans “Mon réglage 2”. Nous allons l’attribuer à la touche Fn3 se situant sur le dessus du boitier juste à côté du déclencheur, ce qui nous permettra de le lancer très rapidement d’un coup d’index !
Rendez-vous dans le menu “B-Touche/cadran/levier”, puis “Touche fonction”.
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11- Descendez à “Fn3” et cliquez pour entrer dans le réglage
12- Et attribuez “Mon réglage 2” à Fn3 par le menu de choix. Confirmez par OK.
Voilà la touche Fn3 aisément accessible vous permet maintenant d’activer le mode “photo de rue” en une seconde.
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Et maintenant ?
Et bien maintenant c’est simple… On remet tout comme avant
Vous reprenez les points 1 à 7 du tuto et vous remettez les réglages d’origines : lancement de l’AF à mi-course du déclencheur, appareil en mode A ou S, bref vous remettez tout comme vous avez l’habitude de faire. Bien entendu ne touchez pas au préréglage où tout est enregistré.
Vous êtes prêts pour une session photo de rue.
1- Votre appareil est en mode “normal” : vous êtes en A, S, ou M comme vous voulez, vous visez, appui à mi-course, l’AF fait le point vous déclenchez.
Vous voulez passez en mode photo de rue :
2- Visez une distance qui vous semble correcte pour ce que vous comptez faire : 10m, 20m, l’infini… Enfoncez le déclencheur à mi-course pour faire la mise au point en AF. Faites une simulation de profondeur de champ à f6.3 par la touche dédiée à l’avant du boitier et jugez si la zone de netteté que vous voyez à l’écran vous semble correcte. Vous pouvez essayer de trouver l’hyperfocale. Ne prenez pas la photo.
3- Appuyez sur la touche Fn3, l’appareil se met en mode “photo de rue” :
1/800; f6.3; l’AF est désactivé car la mi-course au déclencheur ne change pas la mise au point et la bague de mise au point ne change rien non plus car vous n’êtes pas en mode MF
A gauche de l’écran apparait “My2” pour vous rappeler le mode en cours :
Vous n’avez plus qu’à pointer et déclencher, tout est immédiat, si vous avez bien réglé la map au point 2, tout est net… Magique, non ?
Si vous tournez la bague, la mise au point ne change pas, donc pas de risque de perdre le point enregistré :
Vous voulez maintenant sortir du mode photo de rue et retrouver un fonctionnement habituel :
4- Un nouvel appui sur Fn3 décharge les réglages et vous retrouvez la configuration précédente en une seconde, l’AF et tous vos réglages…
Voilà, maintenant vous avez le secret pour ne rien rater avec votre 20mm.
Bonnes photos
Tous les ans je vous propose un petit reportage sur Jazz In Marciac, festival Gersois à l’ambiance inimitable que je ne manquerai pour rien au monde.
Je vous l’ai ainsi proposé par le passé en couleurs, en n&b, avec du son, mais toujours en numérique.
Cette année je me suis imposé, à titre de défi, de capter cette ambiance uniquement en argentique et en noir et blanc.
Sans surprise, la chose relève de l’acrobatie et met sévèrement en difficulté le photographe habitué à mitrailler en numérique et à contrôler le résultat immédiatement au dos de l’appareil. Je vais pas vous cacher que je ne suis pas sorti indemne de ce périlleux défi !
Le résultat ? Disons… C’est un choc !… Mais c’était le but recherché… Sortir de sa “zone de confort” et se faire violence pour booster la créativité
Je me suis retrouvé partagé entre le plaisir d’utiliser du beau matériel d’époque en 24X36 et la frustration de ne pas toujours obtenir ce que j’avais imaginé ou cru voir à travers mon viseur. Il faut parfois aller vite sans avoir la chance de pouvoir recommencer, et dans certains cas l’image qu’on avait cru avoir capturé n’est au final pas celle escompté, surtout qu’en trois semaines d’attente entre la prise de vue et le retour des tirages du labo, on a le temps d’imaginer un autre résultat que celui reçu.
La lumière de ce début août était très dure, Marciac écrasé de soleil. Le labo ayant peut-être un peu poussé la pellicule, les images sont très contrastées.
C’est ainsi que sur les 70 photos réalisées – j’ai utilisé deux rouleaux 36 poses de Kodak Tri-X 400 – je n’en ai retenu moins que la moitié, que je juge… disons “potables”, parmi lesquelles je vous propose cette petite sélection.
Au final, l’exercice fût quand même très intéressant, il est important de parfois se remettre en question, et le résultat secoue bien des certitudes…
Le matériel utilisé :
Boitier Olympus OM-2 ;
Objectifs :
– Zuiko 50mm f1.8 ;
– Zuiko 35mm f2.8 ;
– Doubleur Foca avec Zuiko 50mm f1.4 ce qui me donnait un 100mm bien lumineux.
Et bien sûr, de la Tri-X !
1/ Beaucoup de monde devant la scène sur la place centrale, malgré la chaleur.
2/ Vélum en symétrie
3/ Peintre de scène, à chaque groupe son tableau.
4/ Couvre-chefs de rigueur
5/
6/
7/ Relax In Marciac
8/ Street Jazz
9/ Jean Réale et son banjo
10/ Ho Hisse !… Ah si j’avais choisi l’harmonica…
11/ Matthieu Boré
12/
13/ Les voiles…
14/ Tentations orientales ?…
15/ Cônes opposés
16/ Nico Wayne Toussaint met le feu à son harmonica et fait danser le public comme personne.
17/ La sueur…
18/
19/
20/
21/
22/ Patricia Bonner
23/ Patricia Bonner
24/ Le cactus
25/ On rentre !
Voilà pour cette tentative d’exploration argentique, l’an prochain je vous le fait à la chambre à plaque de verres (mais en autochrome Lumière pour avoir un peu de couleurs)