Juil 12

“A l’Aube Revenant”

“A l’Aube Revenant”

“À l’aube revenant, les amants se relèvent
Descendent de leur rêve, encore ruisselants
Chaque geste est urgent puisque le jour se lève
La tempête s’achève en murmures brûlants

À l’aube revenant “

(Francis CABREL)

 

Olympus PEN-F + Voigtlander Nokton 25mm f0.95

 

 

 

Fév 12

“Je me souviens.”

Bonjour,
Voilà bien longtemps que je n’avais rien publié ici. Voici un petit texte “fictio-photographique” dans l’air du temps…

“Je me souviens.”

Hier après-midi, mon petit-fils m’a demandé lors de son appel hebdomadaire en visio : “papy, toi qui l’a connu, c’était comment le monde avant” ?

J’ai hésité, devait-il savoir ?…. J’avais peur de lui provoquer un choc. Qu’il découvre à quel point étaient différent le monde d’avant et celui dans lequel il vivait aujourd’hui, le seul qu’il ait connu de par son si jeune âge, que cette comparaison le plonge dans la plus profonde sidération. Mais j’ai pensé que oui, il devait savoir. De toutes manières en grandissant il allait bien apprendre des choses.  Et puis sa génération allait à son tour bientôt se battre, il fallait créer l’émulation. Alors je lui ai raconté.  Pour lui montrer, qu’il ait une vague idée de ce que c’était, je suis allé fouiller dans ma mémoire et mes archives photographiques. J’ai dû lui expliquer ce que c’était un appareil photo, cela fait bien longtemps que ça n’existe plus ces engins-là.  J’ai beaucoup photographié à l’époque, mais c’est fini maintenant, entre les quatre murs de mon appartement-bulle il n’y a rien à prendre.

J’ai lancé d’un trait dans l’air la projection numérique, me suis connecté à l’hébergeur de fichiers centralisé et je lui ai déroulé mes anciens clichés qui me tiennent lieu de boite à nostalgie. Il est vrai que revoir ces photos me trouble énormément. Je suis de cette génération qui a fait le pont entre l’avant et l’après, il n’est jamais facile d’aborder ces choses-là.

En revoyant ces lointaines images, je me souviens…

Je me souviens… La dernière fois que nous avons vécu “comme avant”.
Je me souviens… Un début de printemps lointain.

Oui, c’était le printemps, d’ailleurs les arbres étaient déjà en fleurs.

 

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"Je me souviens." 21020505230310300817245501

 

Il n’y avait pas de masque, pas d’attestations, pas d’enfermement, nous pouvions aller à l’air libre… Juste comme ça. Oui, ça te parait bizarre maintenant, mais le machin n’était encore qu’un vague et lointain “virus chinois”.
On pouvait s’attrouper dans les rues… Discuter avec ses amis, s’embrasser ou se donner l’accolade… Sans “distanciation sociale.”

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"Je me souviens." 21020505225310300817245498

 

On pouvait se promener en dégustant une crème glacée, un truc froid et sucré qu’on mangeait l’été. Quand il y avait encore des étés.

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"Je me souviens." 21020505225110300817245497

 

Y’avait même des gens qui téléphonaient ! Et oui, on ne greffait pas encore de puces intra-auriculaires à l’époque.

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"Je me souviens." 21020505235910300817245517

 

L’été toujours, on pouvait aller à de grands rassemblements musicaux que nous appelions “festival”.
Les gens se rassemblaient pour écouter de la musique ! Il y avait une ambiance extraordinaire que chacun pouvait vivre à sa guise, de l’auditeur sagement assis  à celui qui sautait sur place au rythme des percussions.

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"Je me souviens." 21020505250010300817245526

 

On pouvait aussi être dans sa bulle, mais de cette bulle-là il suffisait d’ouvrir les yeux pour en sortir.

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"Je me souviens." 21020505252210300817245533

 

Et il pouvait y avoir de la musique partout ! Oui, oui, c’était autorisé !

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"Je me souviens." 21020505260910300817245542

 

N’importe qui pouvait se réunir pour en jouer…

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"Je me souviens." 21020505231910300817245505

 

On pouvait en écouter et même manger en même temps dans des restaurants, comble d’un luxe oublié…
Les restaurants ? Ah oui, c’était des endroits où on pouvait manger ensemble.

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"Je me souviens." 21020505231110300817245503

 

Les enfants comme toi pouvaient rêver de monter un jour sur une scène. Oui, on pouvait devenir musicien et jouer devant un vrai public en chair et en os, pas uniquement devant des caméras.

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"Je me souviens." 21020505250710300817245527

 

Mieux encore, on pouvait danser dans la rue.

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"Je me souviens." 21020505250710300817245528

 

Oui on dansait, et personne ne te disait rien, c’était la joie, c’était normal.

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"Je me souviens." 21020505260110300817245539

 

Et si ce n’était pas dans la rue, il y avait des endroits dédiés pour ça.

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"Je me souviens." 21020505260310300817245540

 

On pouvait même y faire de charmantes rencontres.

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"Je me souviens." 21020505251210300817245530

 

Les filles étaient belles en ce temps-là. On pouvait aborder une femme et boire un verre avec elle.
Oui, on les abordait sans masque, sans rien, juste un sourire !

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"Je me souviens." 21020505234410300817245512

 

On s’asseyait à des terrasses, on buvait, on riait. Et il y avait du monde comme tu n’en as jamais vu en un seul endroit !

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"Je me souviens." 21020505230110300817245500

 

Oui on pouvait s’asseoir à une table, sous des parasols et boire ce que l’on voulait.

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"Je me souviens." 21020505244810300817245522

 

Parfois nous allions nous enfermer dans des grandes salles plongées dans le noir et assis sur des fauteuils alignés. On appelait cela des “cinémas”. C’est là qu’on voyait les films avant. Oui, toi, tu n’as connu que la diffusion Internet. Mais c’était chouette tu sais, les écrans étaient immenses ! Non, non, on a plus ça aujourd’hui.

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"Je me souviens." 21020505235910300817245516

 

 

Et puis un jour…
Et puis un jour, quelqu’un a dit : “nous sommes en guerre”.

 

Je me souviens très bien de ce moment-là. De la pâle lueur du soir qui tombait des fenêtres et de la lumière bleutée du téléviseur. Mais ni ta grand-mère ni moi n’avons un instant pensé que nous verrions là s’éteindre les derniers feux du monde d’avant.

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"Je me souviens." 21020505243310300817245518

 

Ce fameux printemps est alors devenu notre éternel hiver. Nous nous sommes tous retrouvés pris dans la toile d’araignée du machin. ça nous est tombés dessus, comme ça, quasiment du jour au lendemain. Un coup de poing sur la tête . Il a fallu rentrer chez nous.

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"Je me souviens." 21020505230910300817245502

 

Les arbres étaient toujours en fleurs…  mais les rues, veines de la ville, se sont vidées de leurs fluides vitaux, piétons, automobilistes, cyclistes, brefs, humains.

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"Je me souviens." 21020505252610300817245536

 

On nous a imposé des horaires, il fallait rentrer chez soi à la nuit tombée, sans quoi les autorités te tombaient dessus…

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De nuit, On pouvait encore se cacher dans le brouillard…

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"Je me souviens." 21020505251810300817245532

 

Mais de jour, la tristesse qui avait  envahi notre quotidien nous explosait au visage.

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"Je me souviens." 21020505251710300817245531

 

Tu ne pouvais aller dans les petits commerces du centre-ville  – Oui ils n’ont pas tous fermés de suite ! –  qu’en faisant vite car les horaires étaient très restreints.

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"Je me souviens." 21020505231710300817245504

 

Certains ont tenté de résister, de faire comme à l’ancienne…

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"Je me souviens." 21020505260810300817245541

 

Mais de toutes manières les rideaux se sont vites définitivement baissés, au profit de la livraison par Internet, et ces boutiques en ville, commerces que quelqu’un avait jugé « non essentiels »,  sont devenues des musées.

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"Je me souviens." 21020505245510300817245524

 

Tu en as peut-être déjà visité virtuellement à l’école. Le gouvernement a aussitôt  organisé l’envoi de nourriture à domicile afin de nous éviter de sortir.

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"Je me souviens." 21020505225710300817245499

 

Les salles de spectacle aussi ont fermé, les musiciens clandestins ont dû exercer leur activité en cachette, d’abord dans des endroits insolites, des tunnels, puis dans des caves… Puis on ne les as plus vus. Il nous restait les disques…. Tu ne sais pas ce que c’est qu’un disque… C’est de la musique enregistrée. On mettait ça dans un appareil, et on écoutait.

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"Je me souviens." 21020505235110300817245513

 

Les vacances à la plage n’ont plus existé, puisque nous télétravaillons tous, et nous ne pouvions voyager. Les Oracles médicaux n’avaient pas été pris au sérieux, quoique je n’aurais pas voulu me retrouver à la place des décideurs. Bref, les bords de mer se sont ainsi vidés et de toutes manières ils ont vite été submergés par la montée des eaux du réchauffement climatique. Oui je sais mon petit, tu penses que je suis en partie coupable, j’ai utilisé une voiture à essence. Mais à l’époque, tu comprends, c’était comme ça.

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"Je me souviens." 21020505234210300817245511

 

Nous avons subi des confinements successifs, le masque est devenu la norme, partout, tout le temps. Le bizarre est devenu notre quotidien, la normalité a basculé. Les gens devinrent inexpressifs car ils ne souriaient plus, ou du moins nous ne les vîmes plus sourire derrière leur rectangle de tissu et de plastique.

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"Je me souviens." 21020505244410300817245520

 

Il y en a qui ont essayé de résister, avec même de l’humour, mais le machin a été le plus fort.  C’est lui qui nous a mis à l’envers, à chacune de ses mutations qui rendaient inopérant le vaccin précédemment créé…

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"Je me souviens." 21020505251210300817245529

 

… Avant le Grand Enfermement qui suivit une énième mutation.

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"Je me souviens." 21020505253210300817245538

 

Aujourd’hui les années ont longuement passé, mes cheveux sont d’argent et mes yeux n’ont plus l’acuité d’autrefois, mais je n’ai jamais perdu espoir mon petit ; un jour tu retrouveras cette vie  incroyable telle que nous l’avons vécue. Et ces images que je t’ai montrées, tu les vivras. Je t’en fais la promesse. Sans masque, à l’air libre.

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Tarbes, tour d’isolation sanitaire numéro 8, bulle numéro 24, 5 mars 2063.

 

Sep 14

Le Salut du Photographe

Bonjour,

“Le salut du photographe.”

Robert Doisneau disait qu’avec son Rolleiflex, le photographe « s’incline devant son modèle ».

Cette jolie métaphore de déférence devant le sujet photographié afin de l’observer sur le dépoli ne s’applique pas uniquement au plus luxieux des 6X6 bi-objectifs.

Si Doisneau avait la possibilité d’utiliser un Rollei, le plus démocratique Lubitel permet lui aussi ce salut unique en son genre avant de déclencher. Un salut oublié depuis bien longtemps, aujourd’hui on ne s’incline plus, on lève le bras pour photographier au téléphone…

 

Autoportrait au Lubitel – Olympus PEN-F + Leica 25mm f1.4

 

ça change des selfies à l’aillephone, non ?

 

 

 

Mai 06

(Presque) un autoportrait au 6X6

Bonjour,

“(Presque) un autoportrait au 6X6”
Photo de moi-même prise au travers du viseur d’un Lubitel bi-objectif 6X6 lol!
Avec un PEN-F… Donc c’est “presque” du 6X6 Wink

 

 

 

ça change des selfies à l’aillephone, non ? "(Presque) un autoportrait au 6X6" Biggrin

 

Cliquez pour les coulisses


C’est grâce à ce vénérable Lubitel 2 bi-objectif 6×6 que j’ai pu faire cette photo, acheté pour une poignée de cacahuètes dans un vide-greniers il y a quelques années. Bien qu’à priori parfaitement fonctionnel (obturateur non gommé, pas de champignons au niveau de l’optique de prise de vues, à peine un peu dans celle de visée), je n’ai jamais encore eu le loisir de l’essayer (je dois me procurer du film et surtout pouvoir le faire développer n’étant pas équipé).

 
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"(Presque) un autoportrait au 6X6" 1305401286
 

 

Avr 28

F…ck le Covid !

Bonjour,

Encore une photo de confinement avec les moyens du bord…

“F**ck le Covid !” (1)

Parce qu’un jour, on t’aura, saleté…

 

 

 

Olympus PEN-F + Leica 25mm f1.4. Jpeg boitier, filtre Magenta.

(1) C’est de l’Occitan et grosso-modo cela veut dire au Coronavirus d’aller se faire voir chez les Grecs.

F**ck le Covid ! 1305401286

 

Avr 20

L’escargot de papier.

Bonjour,
 
“L’escargot de papier”.

 

 

 

En confinement on photographie ce qu’on peut… Ici une autorisation de déplacement roulée après être revenu de la boulangerie, posée sur le sol… La photo était là, deux, trois clics et l’escargot était en boite… On s’amuse d’un rien…

Olympus PEN-F + Leica 25mm f1.4