Essais de poses longues lors du feu d’artifice du 14 juillet 2015 à Tarbes, tiré depuis la caserne du 1er RHP, le Quartier Larrey. Je n’avais jamais photographié correctement un feu d’artifice. Et pour une fois je n’étais pas trop mal placé… Peut-être même un peu trop près car même le 12-40 réglé à 12mm ne m’offrait parfois pas assez d’angle pour avoir toutes les fusées et leurs retombées lumineuses… Pour l’an prochain il va me falloir le 9-18 😉
Cela faisait un moment que je souhaitais expérimenter cette technique : faire de la photo (presque) sans appareil photo. Créer de l’image avec un peu de carton, du scotch, un ou deux élastiques, la photo à la McGyver. Une redécouverte totale de l’art qui nous passionne.
Depuis quelques années déjà est revenue au goût du jour la technique du sténopé. Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas, le principe du sténopé est connu depuis l’antiquité, c’est le fameux principe de la chambre noire. Imaginez une boîte dont l’une des faces est percée d’un tout petit trou d’aiguille. les rayons lumineux pénétrant par l’orifice projettent sur la face interne opposée de la boîte une image inversée (de haut en bas et de droite à gauche) des objets placés à l’extérieur devant le trou.
Un petit schéma :
Imaginez maintenant que nous placions une surface sensible, un morceau de pellicule, contre la face interne de la boîte sur laquelle est projetée l’image. Un bouchon devant le trou pour faire l’obscurité complète et le découvrir/refermer à volonté : nous avons là un appareil photo. Tout à fait primitif, certes, mais bien un appareil photo !
Comme je ne dispose pas de labo argentique à la maison, j’ai eu l’idée de créer un “sténopé numérique” et de marier le carton et le scotch avec un capteur du XXIème siècle. C’est mon bon vieux GH2 que je désigne volontaire pour mener à bien cette expérience !
La fabrication de “l’objectif”
Le principe est de plaquer une plaque noire percée d’un trou minuscule contre la baïonnette du GH2. Noire pour éviter les reflets lumineux parasites, et en plastique souple pour ne pas blesser le revêtement de l’appareil lors des manipulations. Je choisis une vieille chemise porte-documents en plastique, idéale pour ce projet :
Je prends un morceau de la chemise, puis, en utilisant un bouchon arrière d’objectif comme gabarit, je trace un cercle au diamètre voulu, à but de découpe et de repérage du centre :
Pour réaliser le trou, j’utilise une aiguille à coudre, la plus fine possible, que j’enfonce doucement dans le plastique à l’aide d’une pince. Je fais ensuite tourner un peu l’aiguille pour avoir un trou régulier.
Les premiers essais révèlent que le plastique choisi est trop souple pour être correctement plaqué contre la baïonnette du GH2 et il ne tient pas, aussi je le double à l’aide d’une vieille carte de fidélité plus costaud et percée d’une fenêtre (faisable aussi avec une carte de crédit, cela fait plus riche ) :
Ici, vous pouvez voir le minuscule trou au centre du dispositif :
L’expérience
Le GH2 est chaud, les batteries chargées, le dispositif est placé sur l’appareil à l’aide d’un élastique en faisant le tour, et centré en regardant au viseur afin que l’image n’ait pas de bords trop sombres :
Il est indispensable d’utiliser un trépied pour la prise de vues, car les temps de pose sont assez longs (de l’ordre de la seconde en plein soleil voire plus selon les cas).
De plus il faut configurer le GH2 en mode “sans objectif” (menu clef à molette) sans quoi vous aurez une erreur, l’appareil refusant de fonctionner. Il faut également faire attention lors du montage à l’appui sur l’ergot de verrouillage des objectifs, cela a pour effet de désactiver l’appareil, j’ai depuis perfectionné mon système en perçant un minuscule trou dans la carte de fidélité afin de pouvoir plaque l’ensemble sans appuyer sur l’ergot.
Enfin bien sûr il faut rester prudent par rapport aux poussières sur le capteur et éviter de bricoler tout cela en plein vent (ceci dit, le sténopé est un formidable révélateur à pétouilles, et j’ai depuis découvert que le GH2 était absolument dé-gueu-lasse alors qu’à l’œil nu on ne voit rien sur le capteur… )
Premier essai, prise de vue du salon de jardin. Magique de voir qu’à l’allumage de l’appareil, une image se dessine à l’aide de notre objectif “McGyver”
Il faut travailler en manuel, en faisant des essais on se rends compte qu’il faut surexposer un peu en décalant l’exposition :
Clic-clac, c’est dans la boîte.
Le résultat :
La photo est prise en RAW et traitée sous Lightroom comme n’importe quel cliché. Évidemment, ça manque de piqué Mais pour un objectif McGyver, c’est pas mal
Du coup, j’ai continué en faisant d’autres essais, divers et variés…
Ne me demandez pas la focale de “l’objectif”, j’en sais fichtre rien , ceci dit à vu de pif, cela semble être un grand-angle, je dirais un à peu près un 35 mm en équivalent 24X36.
Une petite balade d’une journée au lac de Bareilles, proche d’Arreau dans les Hautes-Pyrénées. Un temps magnifique qui nous pousse à renouer avec les plaisirs de la montagne… Certes, les premières pentes sont dures et les muscles tirent un peu, mais quel plaisir une fois arrivé là-haut de passer un moment assis au bord de l’eau, à profiter d’un vent frais bienvenu en ce jour de canicule. Quelques photographies donc faites à Arreau et un panoramique du lac.
L’ensemble à l’OMD-EM5 + Zuiko 12-40mm f2.8 et rien d’autre, avec le 12-40 on résiste à l’envie de prendre de multiples cailloux
La carte :
1/ Arreau, la halle-mairie (marché en dessous, administration au-dessus !!)
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7/ Je n’étais pas le seul en mode touriste
8/ Arreau toujours, la “Maison des Lys”, construite à la fin du XVIème siècle.
9/ Détail de la façade :
Nous quittons ensuite Arreau, quelques minutes de voiture nous mènent au départ de la randonnée.
Durant la grimpette, quelques vaches nonchalamment alanguies nous regardent transpirer…
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11/ Enfin, c’est l’arrivée !! Nous pouvons poser les sacs à l’ombre d’un rocher…
12/… Et profiter du paysage ! Cliquez sur la photo pour voir le panoramique du lac en HD :
13/ Les joies de la pêche
14/ L’heure tourne, il est temps de partir, en montagne à 16h au plus tard il faut être à la voiture…( Expérience vécue de me faire prendre par le brouillard qui arrive à vitesse grand V en fin d’après-midi lors d’une rando qui avait un peu traîné, bonjour l’angoisse…)
15/Une dernière vue, un détail du rocher contre lequel nous avions laissé les sacs, je le trouvais graphiquement photogénique
Voilà, une balade facile et agréable que je vous conseille si vous passez dans le coin
La météo est décidément surprenante par chez moi ces derniers temps. Ces images ont été faites quelques jours après les photos de “La météo multiple”.
Nous sommes le 8 Juin 2015. A la suite des grosses chaleurs, un orage relativement violent se déchaine et largue ses grêlons et une pluie interminable sur les habitations. Pas de dégâts heureusement et plus de peur que de mal. Juste après l’orage les températures ont chuté et le ciel a pris un aspect extraordinaire, quasi irréel. Des couleurs, des formes, une ambiance vraiment d’un autre monde comme je n’en avais que rarement connues.
La lumière était fabuleuse et je ne voulais pas la laisser s’enfuir, sachant qu’il n’y en avait que pour quelques minutes je suis allé faire quelques images. Cette série a été réalisée à l’OMD EM5 avec les Zuiko 17mm f1.8, le 12-40mm f2.8 et le Pana 45-200mm. Je pense qu’on ne reverra pas un ciel comme celui-là de sitôt !